Dolomites

Les Dolomites, montagnes mythiques et dolomitiques, ont toujours attiré les Cyclos amateurs de paysages spectaculaires et de routes pentues. Tout au long des années bicloutesques, a-t-il été ainsi possible de relater bien des sagas, aventures et autres défis.

Cette année, le séjour passé par un groupe "mixte" (CT Chambériens, CT de Grésy-sur-Aix), a inspiré deux nouveaux conteurs : Claude Roche et Gérard Lyonnet. Laissons-leur la plume...

Premier épisode

DOLOMITES.... le Passe Manghen (2047 m)

5 Septembre 2002 :

Notre séjour tire à sa fin..., hélas ! Aujourd'hui .un repas champêtre (polenta, saucisses) devait être organisé par l'hôtelier et vu la couleur du ciel matinal..., c'est annulé !

Des circuits se concoctent, des groupes se forment, partent et pas pressé je glandouille !

Un groupe est parti avec Florian, vers les Passo di Costalunga et Passe Migra. Le second groupe se dirigera vers le Passe San Pelligrino et le Passo di Fedaia.

Reste un troisième groupe. Geo et Louis partent chacun avec leur voiture jusqu'à Molina di Fiemme. Au départ du Passo Manghen.

Je sors de l'hôtel. Jean Claude et Gérard s'en vont à leur tour.... à vélo. Ils m'avaient proposé de partir avec eux, mais vu l'avancement de mes préparatifs..... Allez, il faut bouger la bête. Je gonfle, je remplis la sacoche, les poches,m'habille (il fait frais et humide !), au revoir à Monique et roule ! Arrivé sur la place de MOENA, dilemme..., le Fedaia ou le Manghen...60 ou 100 bornes ? Je prends à droite, donc 100 bornes...... et le Manghen !

Je suis la route qui longe l'Avisio. La circulation est normale à cette heure de la journée. Le soleil tente de vaines apparitions. La route s'élève doucement et à Predazzo, il faut prendre à gauche. Le tunnel de 2 km est interdit aux cyclistes. Jusqu'à Cavalèse le parcours est agréable et permet de profiter du paysage. Arrivé au village il faut me repérer pour rejoindre MOLINA. Je descends dans la vallée, traverse sur un pont la voie rapide, tiens ! à droite une piste cyclable :allons -y !

Avant le village de Castello Di Fiemme, il faut passer un secteur pavé; ce petit village est quand même bien sympathique ! J'arrive à Molina au pied du col, un petit tour dans le village pour situer les véhicules des copains : rien.donc.

Je me mets à l'aise et commence l'ascension. Au départ la route est assez large, la pente correcte, la fraîcheur de rigueur et toujours pas de soleil ! Après huit kilomètres la route se rétrécit, avance en lacets très courts. ll fait sombre dans la forêt, et la pente est de plus en plus raide ! Toujours pas de compagnons en vue, je pensais croiser les premiers avant mon arrivée au sommet.

A la sortie de la forêt, j'aperçois un troupeau de vaches et un peu plus loin une ferme; un coup d'oeil au compteur, il doit rester trois kilomètres avant le "panneau" du col. Je lève la tête et deux lacets plus loin, un maillot rouge de Grésy: c'est Geo ! Arrivé à sa hauteur il me dit : "tu es là toi ! et les autres ?"

Les autres (?) je ne sais pas ! Je continue, il fait de plus en plus froid et le sommet est brumeux, par endroits la route est glissante ! Je sens la fin ! au détour d'un virage, une auberge, le sommet n'est plus très loin. Un coup d'oeil à gauche, et sous l'auvent de l'auberge je vois trois vélos : Louis, Gérard, Jean Claude sont là !

Je suis rassuré, je fais le "panneau" et vite rejoins les trois copains. Dans I'auberge, il fait bon, un gros poêle de faïence dégage une bonne chaleur et nous faisons sécher nos vêtements ! Geo arrive et un 2000 de plus !

Geo a été surpris de me voir sur ce circuit, il pensais que j'étais parti sur celui du San Pelligrino et Fedaia ! Nous décidons de déjeuner sur place : polenta, saucisses ou grillades.

La commande est passée et le patron rejoint sa cuisine située à l'extérieur..., mais abritée, là tout est bien installé : grills, marmite à polenta ! le top ! La gourmandise n'a pas de limites et Louis dont les yeux tournent à droite et à gauche, repère un jeune couple d'Allemands ou d'Autrichiens qui déguste de la polente avec des oeufs et du fromage fondu. Que fait-on ? On en commande..., pour goûter ! Jean Claude s'en frise les moustaches ! Nous nous réchauffons en mangeant !

La salle se remplit de grands gaillards et gaillardes, au parler guttural et vêtus de cuirs noirs : motards Suisses-Allemands, Autrichiens, ils ne doivent pas faire partie du Club des Cent Cols, EUX !

Un petit café pour la route, nous payons, nous nous rhabillons et..., sortons, prenons vite la route, le brouillard est là.

La descente se fait prudemment ,un peu plus bas la brume disparaît .Nous arrivons au pont de Molina et prenons tous la piste cyclable. Geo et Louis avaient laissé leur voiture, sur un parking, à deux kilomètres de là, près de la piste.

Nous continuons à trois (Jean-Claude, Gérard, et moi) sur cette voie très agréable que nous allons quitter à Prédazzo situé à neuf kilomètres de MOENA. Dans ce village, nous devons mettre les imperméables, car pour changer à cette heure de la journée, il pleut un peu. MOENA, et là ascension terrible jusqu'à l'hôtel SOLDA.

NELLA ! Les copains sont là, un coup de chiffon à la bécane (pour moi c'est sacré) et il ne nous reste plus qu'à prendre une bonne douche chaude et à préparer la soirée !

Un grand merci à Florian et Danièle LUPPI. pour la très bonne organisation de ce séjour !

 

Claude Roche

Deuxième épisode

Le voyage était proposé par Florian LUPPI (cyclo de Grésy sur Aix). 32 personnes au total dont quelques randonneurs

Cyclos Chambériens participants à ce voyage :

Jean-Pierre et Hélène DOMENGET
Pierre et Lucienne GUIDETTI
Gérard LYONNET
Jean Maurice et Renée REYMOND
Claude et Monique ROCHE

Carnet de route

 

SAMEDI 31 AOUT 2002 :

Départ CHIGNIN à 5 H du matin avec l’Espace de Daniel DETRAZ. Autoroute jusqu'à MODANE - Col du Mont-Cenis (pause) 7 H 30 - Puis reprise de l’autoroute à partir de SUZE jusqu'à ORA (TURIN - MILAN - BERGAMO - BRESCIA - VERONA - TRENTO) environ 710 km. Puis route jusqu'à MOENA : Hôtel LA SOLDENELLA *** - Pique-nique 50 km avant l’arrivée. Arrivée vers 15 H. Il pleut.

L’hôtel est splendide : piscine intérieure bien décorée avec pont, amphore, végétation ; salle de sports - hammam - sauna - Petit inconvénient : il est situé au sommet d’une bosse et le 30 x 28 sera bien appréciable après une randonnée dans les DOLOMITES.

Repas du soir à 19 H 30 : très bon et copieux - bien servis - vin blanc, vin rouge, eau minérale, tout est compris.

Menu du 1er soir : buffet de crudités, pâtes avec pointes d’asperges et jambon, escalope de veau très tendre, pommes de terre sautées, petits pois avec morceaux de jambon, gâteau à la crème, avec de la liqueur et des fruits rouges, délicieux. Ventre bien plein qui nécessiterait une promenade digestive dans le village de MOENA, mais malheureusement il pleut averse. Florian LUPPI tient une petite réunion dans le salon pour décider du lendemain (petit déjeuner à 8 H - départ à 9 H).

 

DIMANCHE 1er SEPTEMBRE 2002 :

Réveil à 7 H 30.

Il a plu toute la nuit, l’air est humide, le ciel couvert, temps incertain. On déjeune en self-service.

A 9 H le temps a l’air de s’arranger, on part. 3 dames nous prennent en photo devant l’hôtel.

Direction : VIGO DI FASSA (ça monte à froid). Le paysage est magnifique. On prend à gauche direction LE PASSO DI COSTALUNGA (1752 m) ; ça monte moyennement. Rassemblement au col ; Florian propose de faire 2 groupes étant donné les difficultés à venir 75 km et 1600 m de dénivelé ou 110 km et 2400 m de dénivellé.

Très peu sont chauds pour faire le grand tour : on se retrouve à 3 dans ce groupe (Jean-Claude, Thierry de Grésy-sur-Aix et moi-même). On ne savait pas ce qui nous attendait. On arrive au PASSO NIGRA (1690m) sans grandes difficultés. A partir de là nous attaquons une grande descente interminable en direction de BOLZANO et on commence à s’inquiéter pour la remontée.

La descente est tellement longue qu’on a l’impression de descendre en dessous du niveau de la mer. La descente est très raide par endroits, 1 panneau nous signale un passage à 20 %. A CORNEDO on arrive enfin sur le plat dans la vallée. Durant la descente on a croisé des cyclos avec des sacoches énormes qui montaient (les inconscients !).

Nous roulons une dizaine de kms dans la vallée et à DARDANO nous prenons une route à gauche (la vallée d’EGA qui porte bien son nom -bonjour les dégâts-) et qui doit nous conduire à PONTE NOVA et le PASSO DI LAVAZE (1805 m). Avant d’attaquer la côte, la couleur est annoncée : 1 panneau avec un 16 % est planté là. Il ne s’agit pas d’une erreur ! ça grimpe très fort. Par la suite ça se radoucit mais pas de beaucoup. On a flirté avec le 10 % durant 25 km avant d’atteindre ce p..... de Col de LAVAZE ! ! 7 km avant le col un arrêt pique-nique s’impose, c’est trop dur et il n’y a plus de jus dans la lampe (il est 13 H 30). Les 7 km restant seront aussi durs que les premiers malgré la pause repas. Au PASSO DI LAVAZE arrêt pour la photo-souvenir.

La descente de l’autre côté démarre par un 15 % direction CAVALESE. Dans ce village des petits pavés disjoints nous attendent pour nous secouer comme des pruniers (ça contraste avec les routes qui sont très belles, et au revêtement très roulant).

Retour par PREDAZZO et MOENA, pas de grandes difficultés, mais la fatigue est là et on est presssés d’arriver. On en a tous plein les jambes. La petite côte de l’hôtel nous attend mais on en fait qu’une bouchée (on en a vu d’autres...) Il est 16 H. La douche est la bienvenue. Un peu de repos car il faut être en forme à 19 H. Un apéro est offert par l’hôtel.

Km journée : 111 km, 5 H 50 de selle, Vitesse moyenne : 19, maxi : 62, dénivelée : 2300 m

APERO : délicieux feuilletés faits par le cuisinier avec un kir très très parfumé.

Repas du soir : Très bon, très recherché et très copieux.

La promenade du soir s’impose : descente au village pour faire digérer le tout.

Au retour Florian tient son meeting : demain 1 parcours de 80 km est prévu avec 3 cols ; il nous propose son génépi maison : très bon.

Dodo - Il pleut légèrement.

 

LUNDI 2 SEPTEMBRE 2002 :

Départ à 9 H. Descente jusqu'à PREDAZZO (moins 200 m) PANEVEGGIO (1520 m) PASSO ROLL (1970 m) en antenne, montée dans la forêt magnifique avec en toile de font les sommets verticaux embrumés des DOLOMITES.

Au sommet du col petite pause pour regrouper tout le monde et descente du même côté pour revenir jusqu'à PANEVEGGIO et prendre une route à droite qui nous conduit au PASSO VALLES (2045 m) pente assez raide en général surtout sur la fin.

Le début étant assez plat et longeant une rivière en forêt. Des vaches sont en liberté dans les sous-bois et la route fait partie de leur domaine. Au sommet photo de notre mini groupe. Très belle descente en direction de FALCADE (1145 m). Vers la fin, la descente est très pentue et les cyclos qui montent appuient fort sur leurs pédales, les "pauvres" !

Stop au croisement avant FALCADE ; sur la gauche une pancarte nous indique notre destination : PASSO SAN PELLEGRINO avec une attaque à froid à 15 %. On se lance doucement pensant que le 15 % ne durerait pas trop. Pour ma part je ne trouve pas que la pente se radouci de beaucoup.

Pour calmer notre ardeur 3 km plus haut une pancarte nous annonce froidement que l’on va passer une rampe à 18 %. Stop pour la photo de ce sympatique panneau de signalisation.

Démarrage en côte délicat : il y a sans arrêt des voitures et des motos qui montent plein gaz dans la côte, ce qui ne nous permet que très rarement d’arrondir nos virages vers l’extérieur, augmentant ainsi le passage à la corde de quelques % supplémentaires.

Passé la rampe à 18 % ça se radoucit quelque peu : on est peut-être à 12 % mais ça fait du bien ! Le sommet de PASSO SAN PELLEGRINO est enfin là (1918 m) et on est heureux d’arriver. Il est environ 14 H et l’on pique-nique ici près d’une chapelle à l’abri du vent. Le plus dur de la journée est terminé, il ne nous reste plus que la descente sur MOENA : 17 km sur du billard.

Très bon revêtement et virages bien coulés, bien arrondis avec visibilité et surtout belle pente descendante. Heureusement que ce PASSO était "SANS" PELLEGRINO car s’il avait été "AVEC" imaginez la difficulté !

Km journée : 70 km, 181 km depuis le début du séjour, temps 4 h 20 , moyenne 16,2, maxi : 63 , dénivelée = 2000 m

Temps de la journée : beau le matin - couvert en fin d’après-midi - pluie à 18 H.

Décidément, il pleut toutes les nuits, mais la journée est toujours OK.

Ce soir je vais au centre fitness de l’hôtel : piscine, hammam, sauna, fauteuils relax fitness, bain bouillonnant, cascade massante. Le tout compris dans la pension.


MARDI 3 SEPTEMBRE 2002

Journée de repos. Temps incertain le matin tendant à s’améliorer dans la journée avec alternance de soleil et de brume sur les sommets.

Tourisme en voiture proposé par Florian LUPPI :

MOENA - VIGO DI FASSA - CANAZEI - PASSO PORDOI (2242 m) - ARABBA - PASSO DI FALZAREGO - CORTINA D’AMPEZZO (repas dans une pizzeria où le vin était très bon) - PASSO TRE CROCI (très beau, belles montagnes abruptes du CRISTALLO) - MISURINA (très beau lac sur un replat avec les TRE CIME DI LAVAREDO en arrière-plan du lac qui sont malheureusement dans les brumes - impossible de les voir - CIMABANCHE - POCOL - PASSO DI GIAU (2233 m) : splendide - ROCCA PIETORE - SOTTOGUDA - PASSO DI FEDAIA (2057 m) : qui passe au pied du glacier de la MARMOLADA ; un barrage à chaque extrémité du col forme un lac sur notre gauche - CANAZZI - MOENA -

Belle journée, bien remplie, des images plein les yeux. Retour à 19 H 45.

 

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2002

Ciel dégagé le matin, beau et frais.

Aujourd’hui on doit faire une partie du circuit touristique automobile de mardi, en sens contraire.

MOENA - PASSO SANS PELLEGRINO (1918 m) attaqué doucement, monté assez facilement (700 m en 12 km) ; descente sur FALCADE ; passage d’un tunnel très long et très sombre en descente (heureusement que j’ai mon feu rouge clignotant actionné en permanence par un aimant fixé sur la roue arrière)

CENCENIGHE AGORDINO - ALLEGHE - CAPRILE - ROCCA PIETORE - SOTTOGUDA (la vraie montée du FEDAIA commence) - La majorité d’entre nous choisit de passer par l’ancienne route qui passe par des gorges profondes et très étroites au fond desquelles coule un torrent. Plusieurs arrêts photo s’imposent.

Lors du 1er arrêt Pierrot GUIDETTI qui avait appuyé une pédale de son vélo sur une pierre au bord du torrent l’a retrouvé basculé dans l’eau lorsqu’il a voulu le récupérer ; heureusement il n’était que mouillé. Au sortir des gorges, nous retrouvons la route normale.

Un petit arrêt ravitaillement à la gare inférieure du téléphérique qui monte à la MARMOLADA et nous voilà partis pour la partie la plus éprouvante du PASSO (1 grande ligne droite qui doit monter à 12 %). La MARMOLADA du haut de ses 3342 m nous contemple sur la gauche.

La dernière partie se fait par des lacets assez serrés et à 15 % ; ça passe pas trop mal ; une dernière rampe droite à 15 % assez pénible termine la montée avant de découvrir le panneau du PASSO FEDAIA (2057 m) : photo du groupe. Entre temps le temps s’est gâté et le ciel s’est bien chargé de vilains nuages.

On boit un coup à l’auberge qui se trouve là, pique-nique pour certains et on repart pour la dernière descente de la journée sur CANAZEI et MOENA. Il commence à pleuvoir et il ne fait pas chaud. Sur la gauche, on longe le lac artificiel surplombé par le glacier de la MARMOLADA. Heureusement la descente commence avec de nombreux tunnels et de paravalanches qui nous abritent de la pluie par intermittence.

Plus bas dans la vallée, il ne pleut plus et un thermomètre extérieur indique 16°. Le retour sur MOENA se fait avec le vent de face mais à un train d’enfer !

km journée : 90 km, 272 km depuis le début, 5 H 03 de selle, moyenne : 17,9 km/h, maxi : 57,5, dénivelée : 2200 m.

Depuis le début ce n’est pas le grand beau mais on arrive à glisser nos sorties entre 2 averses.

Ce soir après le repas qui est toujours très bon, le patron de l’hôtel nous fait déguster de la "grappa" : une douzaine de bouteilles de différents alcools sont proposées au choix. Ensuite dans le salon un musicien propose un karaoké ; deux italiennes nous font entendre leurs belles voix et Florian enchaîne en italien bien entendu et petit à petit la soirée se poursuit en bal endiablé jusqu'à minuit environ.

JEUDI 5 SEPTEMBRE 2002

Ce matin le temps est toujours incertain (comme d’habitude d’ailleurs) ; il a plu toute la nuit mais il semble que pour ce début de journée ce doit être bon. Il n’y a pas de sortie collective prévue ; chacun prévoit son périple de la journée.

Louis et Jojo de GRESY veulent faire le Col du PASSO MANGHEN (2047 m) avec approche en voiture jusqu'à MOLINA (pied de la côte). Pour ma part avec Jean-Claude n’ayant pas de voiture, on décide de faire le même col mais avec approche en vélo (23 km de descente qu’il faudra remonter au retour bien sûr).

Le hasard fait que l’on arrive ensemble au point de départ du col. Il y a 17 km à gravir, les premiers assez "cool" pour la région, mais les 7 derniers kms sont assez "hard" (entre 10 et 15 %).

Cette montée fait penser au relais TV du Mont du Chat mais en plus long. A mi-parcours la route se rétrécit, une barrière autorise l’accès seulement au moins de 3,5 tonnes et interdit aux cars. Le revêtement est bon, la route est dans la forêt et suit au début un ruisseau ( le VAL CADINO) et débouche sur les derniers kms sur des alpages en serpentant jusqu’au sommet ; des vaches sont dans les pâturages en liberté sans barrières.

A 12 H 30 nous arrivons au col ; le temps d’admirer le paysage qui est brumeux et de faire une photo et nous redescendons quelques mètres plus bas jusqu'à l’auberge ; compte tenu du froid qui règne ici, de la chaleur qui règne à l’intérieur et du menu proposé, on décide de déjeuner là : polenta saucisse ou polenta côtelette, le tout avec du fromage fondu par dessus la polenta, nous permet de refaire le plein d’énergie.

A noter que la saucisse est servi sous forme de steck haché. Avec les boissons, ça nous coûte 12 Euros chacun. Ce col étant peu fréquenté, seulement quelques motards sont là aussi pour la même raison que nous.

Pour ne pas trop se refroidir les muscles on décide de repartir rapidement. On s’habille chaudement et on met le nez dehors : bon sang mais il ne fait pas chaud du tout mais il faut y aller. La descente se passe sans trop de problèmes. Jean-Claude a la roue arrière qui a dérapé lors du freinage, ce qui lui a calmé son envie de descendre un peu plus vite.

A la descente on se rend compte de la déclivité de la route, même les portions de route que l’on croyait assez plates à la montée, nous procurent une belle accélération lorsque l’on lâche les freins ! Arrivée en bas à MOLINA nous allons voir une belle cascade qui se trouve à proximité. Pour le retour sur MOENA Via CAVALESE et PREDAZZO nous empruntons la piste cyclable que nous n’avions pas découverte à l’allée.

Nous remontons donc la vallée à bonne allure ; sur les derniers kms on a reçu une pluie fine, mais le périple de la journée est terminé ; c’est encore une journée bien remplie.

Km journée : 86 km, 358 km depuis le début, 4 H 37 de selle, moyenne : 18,6, maxi : 54,5, 1500 m de dénivelée.

 

VENDREDI 6 SEPTEMBRE 2002

Aujourd’hui le ciel est bien dégagé à part quelques nuages qui subsistent. On va enfin pouvoir admirer les cimes entièrement. Tant mieux car le programme de la journée prévoit 4 cols : PASSO SELLA (2200 m);

PASSO GARDENA (2121 m) ; PASSO CAMPOLONGO (1875 m) et PASSO PORDOI (2242 m) ; dénivelé total 2500 m en 98 km. Les 16 km d’approche jusqu'à CANAZEI (1468 m) sont assez pénibles du fait de la circulation incessante des voitures et motos qui nous dépassent même s’il n’y a pas la place pour doubler ! Mais on n’a pas le choix, il n’y a pas d’autre route.

A CANAZEI un petit regroupement et on attaque le PASSO SELLA (10 km pour 800 m de dénivelé) : pas facile mais très beau. La route se dirige droit sur la face abrupte de la montagne puis serpente en longeant cette face majestueuse. La descente sur l’autre côté se fait à l’ombre et il fait très frais.

Heureusement que l’on s’est bien habillés pour la descente. Quelques kms plus bas un embranchement à droite remonte vers le PASSO GARDENA, la première partie toujours à l’ombre et la dernière partie au soleil. Route magnifique qui serpente dans les alpages; à mi-parcours nous distinguons le sommet du col qui est aussi la station de ski de GARDENA.

La descente est grisante jusqu'à CORVARA (1568 m). Nous attaquons la montée pour nous rendre au PASSO CAMPOLONGO.

Durant cette ascension qui n’est pas trop difficile, un petit incident de parcours se produit : Pierrot GUIDETTI et Claude ROCHE qui discutaient ensemble se sont frotté les roues et Claude a culbuté dans le fossé en poussant un grand cri, heureusement sans gravité ni pour l’homme ni pour le vélo.

Il a quand même eu de la chance, car 15 m plus haut, le fossé était rempli d’eau ! ! Au sommet il est 12 H 30 et nous pique-niquons sur un banc face à une mare avec des canards. Le temps commence à se gâter et nous ne traînons pas. En effet, à peine partis il se met à pleuviner.

A ARABBA il ne pleut plus (1602 m). Il ne reste plus qu’à escalader le mythique et dernier col de la journée : le PASSO PORDOI. Encore 640 m de dénivelé à se taper en 9 km. Pas facile, la fatigue commence à se faire sentir, mais la montée est belle : 33 virages nous attendent, les derniers étant à découvert dans les alpages, des marmottes "sifflent en italien" pour saluer notre passage. A mi parcours il bruine mais à l’approche du sommet ça se calme.

Un arrêt rapide au sommet permet de se réchauffer avec un thé au relais du coin. Pierrot arrive en colère " je veux me faire un chauffeur de car ! ". En effet il s’était fait serrer très fort par un car qui a failli le déséquilibrer en le poussant vers la cunette de la route.

On se dépêche de descendre car la pluie menace derrière nous. En effet, on se mouille un peu durant la descente sur CANAZEI. Un petit rassemblement en bas et l’on termine le retour sur MOENA avec une bonne pluie. Cette fois-ci les chaussures seront mouillées mais peu importe c’était la dernière sortie du séjour... !

Km journée : 98 km, depuis le début : 456 km, 5 H 31 de selle, moyenne : 17,6, maxi : 54,5, dénivelée : 2500 m.

Ce dernier soir, après le repas, nous avons dansé dans la boîte de nuit de l’hôtel. L’ambiance était très bonne et le séjour réussi à 100 %.

 

Gérard Lyonnet


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