Pédestre
J’ai repris les marches en 1985 avec Julien Besson : rien ou presque depuis
les Chasseurs Alpins en 1967 et les CTC en 1969-70. Auparavant, pour moi, c’était
vélo toute l’année et du ski de piste quelquefois l’hiver.
De la piste, pour trouver le calme de la nature, je suis passé au ski de fond en 1975 (avec la traversée du Vercors en 1976, en équipe avec Pierrot Fructus, classés loin…)..). A l’époque, à la Féclaz, il n’y avait pas de dameuse, on fartait les skis pour ensuite souvent faire sa trace…
Puis avec le succès du fond, les badges, les contrôles, les queues en voiture et sur les pistes, l’arrivée du pas de patineur, j’ai fui de nouveau pour retrouver la solitude … et un groupe d’amis.
L’ami "Jules" ne faisait que des sorties de la matinée, mais à quel rythme ! ce qui au début me suffisait bien, vu l’état dans lequel je revenais ! Puis comme en vélo à mes débuts d’adolescent, chaque fois j’avais envie d’aller voir un peu plus loin, de connaître d’autres sentiers, d’autres sommets. J’ai donc prolongé les sorties de la matinée; puis avec les premiers ennuis de santé de Julien, fin 1988, j’ai assuré la relève, comme lui tous les dimanches de novembre à février.
Grâce à des cyclos plus expérimentés que moi en montagne, Dominique Piron, le Docteur Emile Gouttès, Guy Jacob, avec Josée Vuillermet et Marcel Pienne, nous avons même réussi le Mont Blanc en 1990 et mis le doigt dans l’engrenage des courses en haute montagne avec de magnifiques aventures (parfois dangereuses !) et des randonnées de 8 jours : tour du Mont blanc, de l’Oisans, des Aiguilles Rouges, Chamonix-Zermatt (merci Dominique) etc… Jules était content pour moi je crois et inquiet parfois de telles courses.
Nous avons marché encore ensemble avec des sorties communes jusqu’en 1992 … Nous faisions la trace à tour de rôle quand la neige était là quelle que soit l’épaisseur; quelle santé pour Jules, Henri, Josée, les "Colette", Castagne, Giguet…
Depuis 6 ans, nous nous sommes équipés de raquettes. Cela permet de réaliser de belles sorties. Parfois nous les "oublions" afin d’éviter de les porter pour rien … et nous nous plantons comme au Haut du Four ou sur l’Outheran (2 fois). Mais nous sommes en pleine nature, seuls ou presque sur les chemins abandonnés par les randonneurs de l’été.
L’ambiance est bonne, plus chaleureuse encore que sur les routes : pas de voitures, plus facile de bavarder ou raconter de bonnes histoires, commenter l’actualité ou dire du mal de … ? Non, c’est pas vrai, on ne dit jamais du mal de personne ou parfois du sexe opposé … Albert n’est pas là ! enfin, rien de méchant quoi !
Le groupe s’est étoffé, il y a les fidèles quel que soit le temps (5 ou 6 au minimum), les occasionnels qui viennent 1 ou 2 fois, puis qui ne veulent plus se lever de bonne heure quand il fait nuit; ceux qui ne viennent que s’il fait grand beau ou quand ils sont libres ou que le ski de fond n’a pas encore commencé…
Depuis le début de la saison 1997-98, j’ai inauguré les week-ends en refuge : Jean Collet en Belledonne pendant 3 ans, vrai refuge de montagne, accessible après 3 heures de marche; gîte du Suffet à Bramans pour la 3ème fois fin 2002 avec à ma grande surprise toujours une vingtaine de participants.
J’espère continuer encore longtemps, convaincre de nouveaux adeptes de l’intérêt de ce sport complémentaire physiquement du vélo. Et puis, quand on parcourt les routes des cols, on ne se représente pas la topographie réelle des montagnes dont on fait le tour. Les escalader apporte un complément utile et souvent surprenant de la géographie de ces régions : Chartreuse, Bauges, Beaufortain, Belledonne…
J’espère le retour d’anciens, provisoirement éloignés du groupe, j’espère un apport de sang neuf, de marcheurs expérimentés pour nous guider vers de nouveaux sentiers, nouveaux parcours ou sommets.
Quand la fin de la saison approchera, l’envie de ressortir
les vélos nous démangera à nouveau et nous repartirons sur les routes, en bonne
forme. Il faudra s’habituer à retrouver sur le bord ou sur la route, les bouteilles
en verre ou en plastique, les papiers, le bruit des voitures ou camions, leurs
odeurs, toutes pollutions que nous avions oubliées pendant ces 4 mois … A bientôt
et … merci à toi Jules.
Gabriel Grenier