
" Entre les
Eaux ", Dernière sortie d'octobre "
La formule de la dernière
sortie semble plaire à beaucoup puisque nous sommes 14 au départ
de Curial. Il fait assez frisquet, c'est à qui aura le foulard
chaud sous le casque, les gants de laine, la veste fourrée, ce
qui n'empêchera pas tout un chacun de souffler sur ses doigts
gourds à chaque petit ralentissement. Michèle a prévu
le petit coup de chauffe à Voglans, puis au Viviers. Après
le passage à niveau du Viviers, les pelures prennent le chemin
de la sacoche. Le groupe traverse Aix-les-Bains sagement et se dirige
vers Grésy-sur-Aix, où Michèle, oubliant l'annonce
écrite le mardi précédent sur le tableau du local,
décide de passer par Crains. Très rapidement, la troupe
s'égaye dans les bois - il faut dire que Bernadette avait renoncé
à son café - et il faut sonner le rappel pour que tout
le monde arrive en bon ordre à la Croix-du-Sable pour la photo
de groupe. Bernadette est toujours là.
En
ce lieu, Lucienne, Corinne, Florence et Alain abandonnent le peloton,
sous prétexte de déjeuner confortablement dans leurs habitations
respectives. Cependant, nous les soupçonnons fort d'avoir voulu
être seuls pour s'empiffrer de pizzas et de gâteaux à
la crème. Ouh la la ! Patrick va faire les gros yeux devant un
tel régime ! Les autres suivent fidèlement Michèle,
qui nous fait d'abord visiter Villette pour redescendre immédiatement
(c'est bien un cul-de-sac !) et reprendre la bonne route vers St Germain-la-Chambotte.
Ce détour aura permis à Edmond de saluer une de ses nombreuses
connaissances. Longue montée que chacun prend à sa façon,
en danseuse ou vissé(e) sur sa selle, obstinément penché(e)
sur son guidon ; Gérard se permet même de prendre un petit
raccourci casse-mollets et d'entraîner Janine dans l'ascension
vers le Belvédère. Je me demande bien ce qu'ils vont y
faire
. Il y a belle lurette que l'on n'accède à
aucune vue de là-haut ! Les autres, sympas ou résignés,
attendent un peu au sommet. Bernadette est toujours là.
La descente sur Chindrieux refroidit sévèrement les organismes
et inquiète quelques-uns d'entre nous avec l'étroitesse
de la route et les nombreuses voitures détournées par
les travaux le long du lac. Le soleil et le plat jusqu'à Chanaz
nous réconfortent d'autant plus que les bancs de la place, à
côté du canal, sont libres. Chacun s'installe, au soleil
ou à l'ombre suivant son humeur, pour déjeuner, avant
que Michèle et Gérard ne rivalisent de gentillesse pour
offrir à tous un délicieux café.
Mais il nous reste encore une ascension. Michèle avait proposé
de faire un petit coucou à Claude et Monique Roche en passant
à Billième. " Tu devrais peut-être leur passer
un coup de fil pour les prévenir ", avait suggéré
Gérard, mais Michèle ne voulait pas qu'ils se sentent
obligés de nous préparer quelque chose.
Point n'était besoin de téléphone sophistiqué,
l'" arabe " suffisait : non seulement la tarte aux pommes
était déjà au four et les tasses à café
sur le plateau, mais Claude faisait le gué sur la route de Jongieux
pour obliger le groupe au grand complet à prendre la route "
à gauche à la croix ".
Il
a fallu toute l'autorité de Michèle pour arracher les
cyclistes à cette sympathique halte. Du coup, après avoir
remercié et embrassé Monique, de 10 le groupe est passé
à 11. Claude nous avait concocté une petite vacherie de
montée vers Monthoux, mais qui valait bien la peine avec la vue
sur les étangs de St Jean-le-Chevelu et toutes les montagnes
environnantes. Le col du Chat est enfin atteint. Bernadette est toujours
là ? Comment ? Ils ne sont pas encore arrivés à
la semer ? Et là, c'est raté, maintenant cela descend
et le gros de la troupe a opté pour le retour par l'Avenue Verte.
Claude décide qu'une montée, cela suffit et nous quitte
pour redescendre vers sa très agréable auberge fleurie.
Les autres s'enivrent de vitesse dans la descente, traversent la grand-route
et descendent sur le lac par Bourdeau. Le lac est toujours aussi beau
avec son éclairage de soleil oblique et ses bateaux amarrés
dans le petit port. Nous ne sommes pas les seuls à avoir préféré
le plat à la montée de la Serraz. Sur l'avenue verte,
nous slalomons entre les rollers à poussette, les joggers à
pousse-pousse, les skieurs à roulettes, les minis vélos,
les moyens vélos, les grands vélos, les promeneurs, les
cyclistes en promenade, les cyclistes se prenant au sérieux,
Corinne en vadrouille, les rollers posés et élégants,
les rollers moins élégants mais rapides, les jeunes apprentis-cyclistes,
leurs parents et j'en passe !
Au pont sur la nationale, le groupe se scinde en 2 (6 d'un côté,
4 de l'autre) pour accompagner Albert et André jusqu'à
Chambéry-le-Haut. Et nous assistons alors au divorce en règle
de Gérard et Chantal. Cependant, nous suspectons fort une feinte
de Chantal qui veut s'approprier la salle de bain la première.
A l'arrivée à Chambéry, tout le monde se disperse
et il semble bien que chacun gardera un excellent souvenir de cette
belle journée.
Bernadette Pace-Roux