Souvenirs, souvenirs
Retrospective : l'histoire du Club
POUR NE PAS FAIRE
LES "J.A.C." LES AMOUREUX DE LA "PETITE REINE"
CRÉÈRENT, IL Y A 50 ANS, LES CYCLOTOURISTES CHAMBÉRIENS
!
Il y a à peine plus
de cinquante ans, dans la salle du café du Théâtre, à
quelques pas des joueurs de rugby du C.S.C. qui venaient de s'emparer du titre
de champions de France Promotion, une quinzaine de mordus de la bicyclette discutaient
ferme.
En cette fin de septembre 1933, ils avaient décidé la création
d'une nouvelle société qui aurait pour but de regrouper les Cyclotouristes.
Restait à lui trouver un nom. Tâche moins aisée qu'elle
peut paraître de prime abord ! L'idée de lui donner pour patronyme
"les J.A.C." ne fût pas retenue. Peut-être pour éviter
une
association d'idées. Aussi, les fervents de la Petite Reine ne firent
pas les Jarrets d'Acier Chambériens, c'est-à-dire les J.A.C.
Sur les conseils de Fourey qui venait d'Annemasse et de René Pelloux,
ils choisirent plus simplement d'être les Cyclotouristes Chambériens.
Le 25 novembre 1933, une quinzaine de personnes adoptèrent le principe.
Il y avait là Jean Gatti, employé à la SNCF, Paul Billioud
qui était alors âgé de 17 ans et qui devait se tourner vers
la carrière de journaliste, Romand, marchand de vêtements, Gaide
de l'I.N.J.S. de Cognin, Berthier, Guiguet, Doron, Caty... ainsi que le zurichois
Hans Hurlimann, capitaine de l'équipe de compétition du V.C. Chambéry.
Point de rivalité donc entre les deux Sociétés dont les
buts étaient évidemment différents.
A peine les témoins de cette époque peuvent-ils parler de démêlés
juvéniles et sympathiques entre les deux tendances. Ainsi s'établit
une tradition qui se poursuit à notre époque puisque les liens
d'amitié se sont tissés entre les cyclotouristes et les coureurs
de l'U.S.C.C. Chambéry. Les couleurs choisies furent le jaune et le noir.
Gatti dessina le lévrier qui semblait sauter au travers des roues de
bicyclette. Le 16 décembre enfin fut constitué le premier bureau.
Albert Caillat, alors préparateur à la pharmacie Tercinet, fût
porté à la Présidence. Les quotidiens de l'époque
et l'hebdomadaire "Le Pays de Savoie", dirigé par le chambérien
Barrial, firent état de cette naissance.
Le 21 janvier, sous la direction de Fourmy, qui devait occuper un poste de typographe
au "Dauphiné Libéré" à Grenoble, eut lieu
la première sortie. Le Vélo Club était représenté
par Fiesch, Thimel, Maschio.
LES CYCLOS CHAMBERIENS AU COL DE LA VANOISE
La première année d'existence fût marquée par des
rallyes, des épreuves cyclosportives, des randonnées par les grands
cols et les fameuses promenades en montagne pour les "cyclo-muletiers".
A cette occasion, pour la première fois sans doute, fût franchi
le Col de la Vanoise, situé à 2 880 mètres d'altitude...
1935 fût marqué par de nombreuses adhésions, dont celles
de Pascal Curati (entrepreneur), Aldo Cagol (marchand de cycles), Giazzi (métreur),
André Tercinet (pharmacien et futur Président de l'Académie
de Savoie), des frères Bouvier (l'un bijoutier, l'autre représentant
de commerce), Brunand (marchand de cycles), Georges Madelon (du C.S.C.). Parmegiani,
le soigneur du C.S.C. "signa" aussi.
Plus connu sous le nom de "Moureux"car il avait servi lors de la guerre
de 1914-1918 sous les ordres de l'adjudant Moureux, qui était lui aussi
capitaine de l'équipe de France de Rugby. Or, il citait constamment en
exemple ce joueur de talent ce qui lui valut un surnom qu'il porta jusqu'à
la fin de ces jours. "Moureux" nous a quittés il y a à
peine quatre mois, à l'âge de 87 ans. Jusqu'à son dernier
souffle, il est resté un "pilier des C.T.C.", un doyen très
actif.
DES DÉRAILLEURS DE PLATEAU EN 1936
En 1936, les Cyclos participèrent au premier Brevet Randonneur des Alpes.
Ils franchirent sans trop de difficultés le Lautaret, le Galibier et
la Croix de Fer. Puis, ce fût Pâques en Provence et surtout le "Grand
Prix Duralumin". Lors de ce .dernier, les Savoyards eurent l'occasion de
tester des "vélos prototypes" en dural comportant huit vitesses
et un dérailleur de plateau. "De belles machines !" nous a
confié Paul Billioud, qui a ajouté : "A l'époque,
nous étions fort bien
équipés !". Nul n'osera le nier.
Les grandes épreuves des années suivantes furent, les prix Duralumin
organisées à Aix-les-Bains (37), Annecy (38) et Colmar (39). Durant
la guerre, les cycles vivotèrent mais continuèrent à pratiquer
leur sport favori. Ce qui n'était guère facile en raison des difficultés
pour trouver du matériel, voire de se déplacer sans avoir des
ennuis. Il y avait aussi le problème de la nourriture, fort rare. Il
est arrivé à certains atteints de la fringale de manger des grains
de blé ou de maïs, issus d'épis subtilisés le long
de la route.
Dès la libération, sous l'impulsion de "papa" Paul Bétemps,
les cyclos chambériens purent reprendre une activité normale.
15 EN 1934... 315 EN 1981
C'est en 1960, qu'Henri Voiron fût porté à la présidence
des C.T.C. Sportif émérite, notre fleuriste de la rue Vieille
Monnaie, dirigea son club durant douze années avec la même combativité
qu'il réalisa un mémorable Paris-Brest-Paris. Incomparable marathon
de 1200 km, effectué en compagnie du sympathique Emile Gouttès
en moins de 50 heures (à quelques dizaines de minutes du record absolu,
c'est tout dire !).
Cette époque fût marquée par la réalisation de nombreuses
épreuves cyclosportives.
Les couleurs du C.T.C. furent souvent à l'honneur grâce au coup
de pédale impérial d'un certain Georges Casagrande, dont la gentillesse
et la modestie étaient à l'égale de ses qualités
athlétiques. Ses résultats sont plus éloquents que de longs
discours : 3 victoires à Lyon/Mont-Blanc/Lyon, premier à la Poly
Lyonnaise, au Rallye Mammouth, record absolu aux grimpées du Revard,
du Relais TV du Chat, du Semnoz, etc... D'autres tels que Légat, Colin,
Grenier Gabriel (vainqueur du Ruban Bleu Lyonnais) etc... firent honneur aux
C.T.C. par leurs brillants résultats.
Cette tendance à "taquiner" le chronomètre, bien qu'elle
paraisse anormale de la part d'un cyclo est cependant naturelle, surtout chez
un jeune qui cherche à se tester et se connaître, mais ne fût
pas un "but en soi" pour la majorité des C.T.C.
Cette pratique fut stoppée net par un protocole d'accord en décembre
1977, entre la FFCT et la FFC, qui interdit toute activité cyclosportive
au sein du cyclotourisme. A partir de cette date, les tests chronométrés
deviennent le domaine de la compétition exclusivement.
Mais les cyclos avaient d'autres cordes dans leur sac. Sous l'impulsion de P.G.
Chebanier, puis de Gérard Baril, le club prit un essor spectaculaire.
En 1970, les Cyclotouristes Chambériens comptaient 75 adhérents
... d'un coup de baguette magique, ils se retrouvaient 315 en 1981.
On ne devient pas le plus grand club de France par l'effectif, par simple hasard.
Il faut beaucoup de travail, savoir écouter, se mettre à la portée
de tous, ce que fît inlassablement sans regarder sa peine : Baril Gérard.
Ce long travail souvent ingrat "a payé". Konig-Barde Jacques,
puis Robert Del-Médico ont repris le flambeau à la tête
du club pour faire fructifier l'héritage légué par les
pionniers et guider les Cyclotouristes sur la longue route qui mène vers
... le centenaire.
LES CYCLOTOURISTES DU TEMPS PRESENT
Le Club des Cyclos est une association bien structurée avec des activités
pouvant combler un très large éventail de personnes.
C'est en premier lieu "l'Ecole de Cyclotourisme" réservée
aux jeunes garçons et filles de 10 à 17 ans, qui fonctionnera
cette année du 14 avril à fin septembre, tous les samedis après-midi
(avec une petite trêve pour les vacances). L'encadrement et l'animation
seront le souci de Del-Médico, Vias et Mathieu. C'est aussi des sorties
sur route tous les samedis et dimanches, de mars à octobre, avec une
fourchette de distances adaptables à tous les niveaux. La première
sortie pour 1984 a eu lieu le
dimanche 26 février.
C'est également leurs épreuves officielles :
- Brevets de 50 et 100 km, le 15 avril, organisés par les dévoués
Monique et Albert Laborde.
- La superbe Randonnée de Savoie, créée par Perrier Jean
et organisée le 15 juillet par notre sympathique Brigitte Cuaz.
- Les tours permanents du Mont-Blanc et de la Savoie.
C'est aussi un voyage à bicyclette pour les jeunes tous les étés.
Pour l'année du cinquantenaire, diverses organisations supplémentaires
sont prévues, entre
autres : une exposition sur 50 ans de cyclotourisme à Chamnord du 9 au
14 avril; une sortie masse cycle à laquelle seront conviés tous
les chambériens et chambériennes courant juin. Une sortie en car
en octobre, etc...
L'hiver venu, ne croyez pas que les cycles enfilent leur pantoufles. Courageusement,
sous l'autorité de Julien Besson, Président de cur des C.T.C.
et son épouse Claudette, ils se retrouvent place du Palais de Justice
pour des sorties pédestres.
Un Club très sympathique et très actif... en somme. Le Président
Robert Del-Médico est confiant en l'avenir, car il se sent entouré
par une équipe
dévouée et motivée. On ne peut donc, que souhaiter une
longue vie aux Cyclotouristes Chambériens.
Cétait
une image de notre Club en 1984... Bientôt 20 ans, et déjà l'essentiel de notre pratique avait été mis en place par nos aînés : sorties de niveaux, voyages, séjours, participations aux brevets et rallyes, pour jeunes et moins jeunes... La vie évolue et nos activités aussi : c'est en particulier la survenance des "sorties promenades", qui correspondent à un besoin généralement non satisafait dans les Clubs cyclos. C'est aussi la systématisation des sorties du samedi, voire du samedi matin : il y a 20 ans, c'était plutôt mal vu chez nous, avant que l'on s'aperçoive que plus il y a de sorties, plus il y a de sortants. Plus récemment, les évolutions des âges d'une part, celle du temps et du rythme de travail de l'autre, ont concouru au développement des sorties du mercredi, initialement ouvertes aux Tamalous, depuis rejointes par de plus jeunes (ou moins âgés, c'est selon !). Bref, le témoignage d'une structure vivante, qu'il ne tient qu'à nous de faire vivre le plus tard possible, en veillant aux changements qui maintiennent le mouvement en route. |